Ultime lettre à Marcel Conche
Pietrapola, le 2 mars 2022
Cher Marcel,
Ces mots me semblent vains, car vous ne les lirez pas. Jamais plus vous ne lirez mes mots.
Je continuerai à lire les vôtres.
Il me reste de vous tout ce que
vous m’avez laissé. Cette curiosité, cette liberté, ces dialogues malicieux.
Vos réponses interrogatives, qui me révélaient une autre vérité.
Merci pour ces échanges, si chers
à mon cœur.
J’aimais tant lire vos textes, je
savais que nous en parlerions ensemble, ensuite. Nous l’avons fait pendant plus
de dix ans. Je sais que vous ne me répondrez pas, cette fois, mais je ne peux
me résoudre à vous laisser partir sans vous proposer une ultime réflexion.
En octobre dernier, je parcourais
le dernier ouvrage que vous me faisiez parvenir, L’âme et le corps, à
peine paru. Il me semblait y déceler une évolution de votre pensée. Vous
n’étiez pas croyant. Vous ne croyiez pas à la vie après la mort. Pourtant, sur
ces pages si précieuses, je découvrais une porte ouverte vers l’éventualité de
l’après… Vous reconnaissiez, finalement, ne pas savoir. Car qui, sur terre, peut
savoir ?
Maintenant, vous savez.
Il me reste à vous remercier pour
ces moments.
Il est d’usage de souhaiter aux
défunts un doux repos. Le vôtre, je le souhaite espiègle et curieux, ouvert sur
des mondes ici inconnus.
Soyez en paix dans la mort, comme
vous l’étiez dans la vie.
Ces mots me semblent vains, car
vous ne les lirez pas. Quoique…
Avec toute mon amitié,
Serena
Quelques photographies de l'émission Corsica Era, sur France 3 Corse Via Stella, que nous lui avons consacrée il y a quelques mois ...
Très beau texte, très émouvant !
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